La nécropole mérovingienne - La découverte du cimetière
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En 2002, à l’occasion des travaux de prolongement de la N25 à Grez-Doiceau le service Archéologie du Ministère de la région wallonne a,
comme de coutume, procédé à des fouilles préventives aux fins de déterminer si le sous-sol incriminé recelait ou non la présence de vestiges
archéologiques.
Après quelques sondages, il s’est rapidement avéré que le sous-sol du site contenait effectivement une importante nécropole
mérovingienne de plus 350 tombes.
Les tombes de la partie fouillée présentent une organisation a priori peu ordonnée, tout à fait inhabituelle pour un cimetière mérovingien, mais cette
désorganisation
apparente disparaît si l’on tient compte de l’évolution du site au cours des différentes périodes durant lesquelles il a été utilisé.
Une première occupation du site, protohistorique (Age du Bronze ou Age du Fer), est confirmé par la présence d’un fossé courbe percé de plusieurs ouvertures et de deux petites fosses de plan circulaires probablement des silos.
Des tessons de céramiques associés à cette période ont été retrouvés dans les remplissages de presque toutes les tombes mérovingiennes.
Chronologie du cimetière
On estime que la nécropole de Grez-Doiceau a été utilisée durant un siècle et demi environ entre le dernier quart du Ve siècle et le début du VIIe siècle
après J-C.
Une étude des objets retrouvés permet de diviser l’utilisation du site en trois phases caractérisées par des orientations
différentes des tombes.
Le partie central des fouilles, qui constitue la plus ancienne (fin Ve et 1ère moitiés du VIe siècle.), comporte un groupe de tombes orientées est/ouest qui sont
mêlées à une trentaine de tombes orientées nord/sud à nord-ouest/sud-est.
Quatre tombes privilégiées, qui se distinguent par leurs dimensions,
leurs situations hors alignement et leurs richesses, appartiennent à cette période.
La seconde phase (seconde moitié du 6ème siècle.) est caractérisée par une orientation nord-est/sud-ouest des tombes.
La dernière phase (fin VIe et 1er quart du VIIe siècle.) regroupe un ensemble de tombes orienté nord-nord-est/sud-sud-ouest situé au nord du site. Certaines
tombes de la dernière phase recoupent des tombes de la première phase qui n’étaient sans doute plus visibles lors de l'utilisation du site au cours de cette troisième phase.
Les modifications d’orientation des tombes se sont faites de façon progressives et probablement non consciente. Par contre, l’inhumation simultanée selon des
axes perpendiculaires pendant la première phase et partiellement pendant la seconde phase est intentionnelle et indique l’existence de croyances et de
coutumes différentes au sein de la population inhumée à Grez-Doiceau.
La Dame de Grez
(Ci-contre, reconstition imaginaire de la "Dame de Grez" munie de ses bijoux. Dessin de B. Clarys)
Dans la tombe répertoriée sous le N°146, qui a été retrouvée intacte, on a retrouvé l’ensemble le plus somptueux du site.
Le squelette qui y fut découvert, particulièrement bien
conservé en comparaison avec ceux du reste du cimetière, était celui d’une jeune femme.
Le cercueil contenait un bassin en alliage de cuivre, un seau en
bois à cerclage en fer et alliage de cuivre, un grand pot en céramique finement décoré, un gobelet en verre,divers petits instruments et surtout un ensemble
remarquable de bijoux : une paire de boucles d’oreilles en or à anneaux tressés et pendants polyédriques, deux fibules aviformes en or et alliage de cuivre,
une bague en or, un collier composé de trois petits pendentifs en or et grenats, et un collier en perles d’ambre. La défunte était de plus parée d’une coiffe
ornée de vingt-huit appliques en feuilles d’or découpées et estampées.
(Ci-contre, corne à boire en verre et bague en or retrouvées dans la tombe de la Dame de Grez.)